D’un pas gracieux mais décidé, Herbert arpentait les couloirs de l’école à la recherche de réponses sur l’énigme des élèves de Poudlard.
Il croisa sur son chemin quelques élèves apeurés par son regard. Il en fut quelque peu étonné car il n’avait pas encore eu l’occasion de présenter son caractère durant un éventuel cours de sortilège.
Bien que grand amateur des œuvres d’art classique, Herbert ne pouvait pas s’empêcher de trouver la décoration locale comme trop lourde. Certains lieux paraissaient oubliés tandis que d’autres semblaient être la proie de toutes les folies contemporaines.


Ecartant ces aspects futiles d’architecture londonienne médiocre, Herbert se dirigea vers une tour qu’on lui avait décrite comme une salle de cours de divination.
S’il devait obtenir des réponses sur son enquête ce serait surement en passant par cet art occulte de la magie. Il n’a jamais été très professionnel en la matière, cependant en bon sorcier il se devait de maitriser tous les aspects de la magie.


Après avoir monté d’innombrables marches, Herbert arriva devant une lourde porte en bois. Il frappa une fois, puis deux, puis finit par ouvrir tout naturellement la porte.


La salle qui s’offrit à lui ressemblait davantage à une chambre de Lord en manque d’inspiration plutôt qu’une salle de cours. Chaque recoin, chaque pan de murs était drapé de longs rideaux bordeaux-marron. D’innombrables coussins de toutes tailles jonchaient le sol. La pièce avait pour seul éclairage les faibles rayons de soleils qui parvenaient à filtrer les épais carreaux jaunis par la poussière et autres éléments indescriptibles. Le tout était agrémenté d’une odeur ambiante de moisissure, odeur âcre qui prenait la gorge et les yeux.


Une sorte de bibliothèque était rangée au fond de la salle, avec à sa base une malle remplie de livres et objets divers. Herbert se dirigea tant bien que mal vers ce fatras.


Après plusieurs minutes il finit par trouver ce qu’il cherchait, une boule de cristal…
Se mémorisant ses cours abstrait et lointain de dernière année d’étude, Herbert saisi la boule de cristal pour l’installer sur le socle déposé sur le bureau.
Afin de maximiser ses chances il s’assit sur une chaise faisant face au bureau et posa délicatement sa main gauche de façon à presque envelopper la boule de cristal.
Il devait se concentrer fortement pour ne pas penser que cette pratique lui paraissait complètement puérile.


Il dû attendre un bon quart d’heure avant qu’une lumière douceâtre émanant de la boule de cristal ne vienne perturber sa concentration. Il senti de la chaleur sur sa main et décida de plonger son regard dans le néant brumeux de cet objet si mystérieux.


De longs filaments relièrent chacun de ses doigts à la boule de cristale, ses yeux viraient au blanc, des formes et des sons commencèrent à se dessiner…
Un homme, maigre, blanc, traversa une pièce, puis une autre, devant lui se tenait une femme avec un bébé il leva la baguette… lança un sort foudroyant...l’homme s’évapora dans un veloute de fumée, un autre décor se fit.
Il vit un garçon avec une cicatrice ridicule prisonnier de tout geste par une statue décoratrice d’une tombe… ce garçon hurlait… Et un homme rigolait d’un rire suraigüe
Enfin il vit un vieil homme à longue barbe marmonner des mots inaudibles à des élèves qui firent un geste sur un petit sablier soutenu par leur collier respectif, avant de disparaitre…


Herbert se sorti de ces visions qu’il jugea complètement absurde… Sauf une, ce garçon avec la cicatrice ridicule… Il l’avait déjà vu quelque part ici même… Qu’est ce que cela voulait dire…
Herbert se réjouit de voir ces filaments reliant sa main à la boule de cristal, cela rendait la situation bien plus magique qu’elle n’en avait l’air.


Tout en gardant les yeux fixés sur la boule de cristal, il sorti d’un coup sec sa baguette pour la poser sur le bureau… Quelqu’un qui se voulait discret venait d’entrer dans la pièce.


Se forçant à être un minimum courtois, Herbert lança de sa voix glaciale mais distincte un simple…
« Vous désirez ! » qui fit sursauter l’intrus.

Herbert analysa attentivement la situation. Cet élève qui venait de rentrer ne paraissait pas très serein. Au moins il ne s’agissait pas d’un élève de première année inculte et incapable.
Bien que très poli et sur de lui, chacun des mouvements de l’élève paraissaient réfléchis et surtout naturels.
Il venait de présenter des excuses au professeur, cela le touchait. Mais les mouvements que cet étudiant tentait de faire pour camoufler sa main qui se dirigeait vers sa baguette ne lui plaisaient guère.

Herbert fixa, l’élève le fixait, ils se fixaient… Si un cracmol passait par là, il aurait pris les deux personnages pour des fantômes étant donné la pénombre et le silence qui régnait dans la salle.

Herbert n’appréciait pas l’intrusion de l’individu, ni sa manière de parler, ni son regard arrogant. Pourtant sa dignité et sa franchise faisait de cet élève un élément d’étude assez intéressant.
En le fixant, Herbert fut un brin surpris, car aucune pensée ne trahissait son regard, ça sentait la maitrise de l’occlumentie à plein nez.
Peut être existe-t-il des étudiant assez doués dans cette école.
L’unique moyen de comprendre le comportement de quelqu’un est de le pousser à bout.

Tout en continuant de le fixer avec un sombre regard, Herbert se leva de la chaise et d’un geste imperceptible, rangea sa baguette. Dans les secondes qui allaient suivre il allait devoir faire un minimum de sensation.
De manière gracieuse, il contourna le bureau et se dirigea vers l’étudiant en question. Ce dernier ne bougea pas d’un seul pas et ne cessait de le fixer.
Arrivé à une distance d’un mètre, Herbert s’arrêta net, Il se rendit compte que l’élève était légèrement plus petit que lui. Il baissa les yeux en direction de ce qui semblait être la baguette de l’élève, avant de défier à nouveau son interlocuteur du regard. Il lança d’une voix grave :

« Dites moi jeune homme… Pour quelqu’un qui n’a qu’un livre à récupérer vous me semblez bien sur la défensive. Dans une école qui prône la sécurité vous semblez peu rassuré et peu rassurant.»

Herbert marqua une pose de quelques secondes simplement par pur amusement et continua à fixer l’élève toujours dans le même but : le provoquer pour mieux cerner son comportement.

« C’est de la peur de l’inconnu que nait la méfiance. Votre comportement n’est pas adapté à la rencontre avec un professeur, le savez-vous ? Cependant qu’allez-vous faire si je vous menace ? »

Herbert se rapprocha légèrement, il vit la main du garçon se crisper…

« Attaqueriez-vous un professeur ? »

D’un geste extrêmement rapide Herbert sorti sa baguette et la mis à quelques millimètres du cou de l’élève... D’une voix grave mais très douce il ajouta lentement :

« Que feriez-vous dans une telle situation » ?