La vie ici ne plaisait que trop peu à Astoria. Heureuse de voir ses parents à son âge, mais peinée de ne pas pouvoir retourné d’où elle vient vraiment. Sa mère semble la coller un peu comme prise sous son aile ce qui plaît beaucoup à Astoria. Son père bien trop froid pour elle. Il est vrai que son père a toujours été froid, sauf lorsqu’il était en famille, elle se souvient avoir surpris ses parents dans le salon bras dessous bras dessus. Une image douce qu’elle avait encore souvenir. Ici, c’est vrai qu’ils sont fiancé, mais elle ne les voit pas aussi proche que ce qu’elle les a connu. Nostalgique ? Peut-être et pourquoi pas.

Il faisait très beau ce jour-là à Poud lard, journée à laquelle Astoria avait pensé la passée dehors plutôt qu'enfermé au dortoir à entendre les histoires de tel ou tel élèves de sa classe qu’elle ne connaissait que peu et dont elle ne voulait pas en savoir plus. Elle se demandait vraiment à quoi cela lui servirait de connaître des personnes qu’elle ne verra probablement plus de sa vie, ou plutôt sous formes de personnes beaucoup plus âgées. Elle avait pourtant essayé de parler à son père, mais rien y fait. Elle a d’ailleurs abandonné l’idée. Quant à sa mère, elle pouvait la voir lorsqu’elle le désirait. Alors qu’elle quittait les cachots, elle se rendit dans le parc. Elle ne savait pas vraiment quoi faire, juste prendre l’air.

Lorsqu’elle arrivait dehors, le soleil était haut dans le ciel, elle eu le réflexe de mettre sa main au-dessus de ses yeux. Beaucoup d’élèves étaient amassés dehors. Sur un banc ou dans l’herbe, il semblait profité du beau temps, ce qui était passablement normal. Elle marchait alors lorsqu’elle se sentit observer. Elle tourna légèrement la tête et regarda alors Scorpius. Il semblait sourire. Elle se retourna vers l'autre côté et remarqua un groupe de fille. Peut-être que c’était cela la raison de son sourire. Elle se disait que c’était peut-être un bon moment, pour savoir le pourquoi il la suivait parfois ou la regardait de trop près au goût d’Astoria. Elle avança donc vers lui.

Plus elle s’approchait de lui, plus elle se rendit compte que son sourire était triste. Peut-être qu’au fond, à force de le repoussé, elle avait blessé le jeune homme. Elle lui fit un léger sourire timide et lui demanda alors :

- Excuse-moi de te déranger, est-ce que la place à côté de toi est libre ? J’aimerai que l’on discute un peu si tu n’y vois pas d’inconvénient.

Elle attendit alors une réponse de sa part, il pouvait tout aussi bien refuser. Elle ne savait pas vraiment comment réagir, tout ce qu’elle savait c’est qu’il fallait qu’elle garde la tête froide. Plus elle le regardait plus son visage lui était familier. Comme si elle l’avait déjà vu. Mais où ? C’était bien la question que se posait Astoria.

Lui dire tout cela lui avait valu un certain effort et pourtant, Scorpius semblait silencieux. Astoria pensait que c'était au fond inutile. Elle n'aurait peut-être jamais dû lui parler aussi franchement. Voir lui parler tout court, elle s'en voulait, maintenant, il va surement la trouver idiote ou encore se moquer d'elle comme tout bon serpentard. Elle baissa alors les yeux sur ses mains qui se trouvaient sur ses genoux. Elle ne savait pas vraiment quoi faire. Après tout, elle ne saurait rien faire d'autres, car ce qui est fait, est dorénavant fait. Elle se sentait des plus stupides.

Soudain, la voix du jeune homme se fit entendre. Astoria relevait alors les yeux vers lui de manière étonnée. Il semblait bégayé. Ou plutôt qu'il cherchait peut-être ses mots. Elle esquissa alors un petit rire, doux, non méprisant ou méchant, plutôt amusé. Elle le regarda alors, ainsi il avait l'impression de la connaître et voulait seulement l'aborder. En voilà une façon d'aborder une jeune fille assez surprenante. Elle souriait alors, à vrai dire, le jeune homme lui disait également quelques choses, soit qu'elle l'avait déjà vu ou bien alors qu'il lui faisait penser à quelqu'un. La première option étant à supprimer vu qu'elle n'avait jamais été à cette époque, la deuxième, plus plausible. Maintenant, il faisait partie de cet étrange échange... C'était assez étrange pour Astoria.

- Et bien, je pense que pour ma part ... je pense te connaître. Enfin, je ne sais pas si les termes utilisés sont correctes ma foi. Je pense savoir pourquoi je ne te repoussais pas comme avec un autre. Tu me fais penser à quelqu'un que je pourrais connaître, mais je ne me souviens pas qui. Et puis ton allure me fait penser à une autre personne. Je suis peut-être folle remarque.

Elle rigolait alors à sa phrase. En fait, elle devenait peut-être aussi folle que Luna Lovegood. C'était surement cela. Était-ce contagieux ? Ou ne l'était-ce pas ? Peut-être que son imagination lui jouait des tours ? En tout cas, Astoria n'avait fait que dire les phrases qui lui venaient naturellement. Elle trouvait cela assez étrange, d'où sa comparaison à Lovegood. Elle n'aurait pas su dire si c'était normal, ou si elle devait courir de ce pas à l'infirmerie, mais soit. Elle regarda alors Scorpius en lui souriant.

Folle, complètement folle, aussi folle que Lovegood. Astoria n'avait plus su quoi penser en arrivant ici et commençait doucement à s'y faire avec la nostalgie qui va avec, mais gardant un espoir infime de retourner dans sa véritable époque. L'époque, le véritable problème. Surtout qu'elle avait dit connaître Scorpius, elle se permettait de le dire alors qu'elle ne le connaissait pas et était sûre qu'ils ne venaient pas de son époque ou presque. Ou bien n'est-ce qu'une pâle copie ou imitation de quelqu'un qu'elle connait. Mais dire qui dans l'immédiat lui était impossible. C'est idiot, elle se le rappelait sans cesse, quel fille pathétique faisait elle. Elle n'était plus digne d'une Greengrass. Elle frémit à cette pensée. Ne plus être une Greengrass et perdre son identité ... Ici même, elle l'avait perdu. Elle frémit de nouveau. Elle espérait juste que Scorpius n'avait pas remarqué.

Elle qui s'était toujours montrée forte comme elle se le devait, se trouvait des plus lamentables. C'est de la faute de cette époque. Elle se le dit maintes et maintes fois. Elle n'est plus vraiment elle-même depuis qu'elle est ici. Elle a perdu sa propre identité ou plutôt la cache. Alors qu'avant elle en était fière, oui fière de montrer qui elle était, de montrer la digne Greengrass qu'elle était. Son père qui la voyait sans la voir en aurait pâlit d'indignation et peut-être de dégoût. Elle n'était plus la Greengrass qu'elle était ... Ou peut-être était elle tout simplement un peu plus elle chaque jours ? Elle se répugna cette idée. Elle était juste une Greengrass après tout !

Elle fut surprise lorsque la voix de Scorpius s'éleva. Ainsi, il ne pensait pas qu'elle était folle. Sans vraiment s'en rendre compte, Astoria sourit tendrement en entendant cela. Ainsi, elle n'était pas si bizarre que cela. Cela la réconforta, sans pour autant le savoir. Elle regarda alors Scorpius à nouveau. Il lui dit alors qu'ils se serraient peut-être croisé... Oui, ce n'est peut-être pas impossible ... Qui sait au fond ... Il lui avait par ailleurs dit plus tôt qu'il avait l'impression de la connaître, peut-être de vue finalement. Mais même en y réfléchissant sérieusement, Astoria ne se souvenait pas l'avoir vu un jour dans les couloirs de "son" Poudlard. Le monde pas si grand ? Astoria émit un léger rire tendre. Oui, l'impression de se connaître, le monde expliquerai cela surement. Mais les époques pas ... Astoria ne venait pas de cette époque. Et elle ne savait rien de Scorpius, pensant le connaitre sans pour autant l'avoir déjà vu... C'est étrange en soit. Mais cette étrangeté est finalement drôle.

- Se connaître ... Ou l'impression. C'est drôle, l'on penserait se connaître même sans jamais avoir remarqué l'autre. Je ne comprend pas. Dans la logique, l'on connait une personne lorsqu'on la voit de vue ou encore lorsque l'on a abordé une personne dans le passé ou actuellement comme toi et moi. Et pourtant, cette idée remonte à plus loin. L'on s'est peut-être croisé un jour, sans forcément faire attention. Quoi que je doute qu'une jeune fille normalement constitué passe à côté de toi indifférente, sans vouloir te vexé.

Elle émit un léger rire. Finalement, ce n'est pas avec des questions sans réponse qu'elle allait avancé. Autant simplement vivre. Et si vivre c'est garder un infime espoir, elle le gardera donc ! Cet espoir de rentrée chez elle. De rentrée dans son époque auprès de ses parents avec sa sœur. Et ainsi vivre sa propre vie, ses rêves peut-être même. Ses rêves, cela faisait un bon moment qu'elle n'avait plus songé à ses rêves, ou presque si l'on conçoit qu'il pourrait être un rêve, certes inaccessible. Cette époque procure de nouveau rêve après tout, le fait de mieux connaître ses parents ou encore de pouvoir avoir l'espoir qu'un jour ... Non, ce ne sont que des rêves après tout. Peut-être sans sens précis.

- Dit moi Scorpius, tu n'es pas obligé de répondre cependant. Depuis que je suis dans cette ... Dans ce pays, j'ai l'impression de ne plus être moi, en même temps, je me sens que trop loin de ma famille, mais à la fois proche. Beaucoup de question sont s'en réponse, et surement pour toi aussi. Mais d'autres choses ne changent pas ou s'ajoute, comme les rêves ... Dis, lorsque tout cela sera finis, tu sais ce que tu voudrais faire ? Moi je penserai sûrement que je profiterai de chaque instant avec ma famille et aussi profité de mes rêves ... Même si je ne pense pas qu'il soit ... concevable ou encore possible.

Elle sous-entendait que Poudlard et les études pourraient être finies, même si au fond c'était plus le retour chez elle qu'elle souhaitait plus que tout. Ici, tout n'était qu'éphémère n'est-ce-pas ? Ce n'était pas si réelle et cette époque ne compte sûrement pas pour elle, quoi qu'elle y laissera sa marque dans le futur, est-ce que cela changera pour elle et sa sœur ? Leur réputation à Poudlard, celle de la famille Greengrass ? Non, elle se devait de se ressaisir et de se montrée digne, bien que soufflé un temps, ne lui en sera que plus bénéfique.